Rupture épistémologique
Primo : bienvenue à tous. Deuxio :tout le monde n'ayant pas eu la chance inouïe de suivre l'enseignement de l'Option Internationale du Baccalauréat- affectueusement affublée du sobriquet de gourgandine-de-sa-génitrice d'OIB- il m'apparait approprié et même judicieux d'apporter un semblant d'explication à ce titre qui peut, au premier abord, paraître un tantinet abscons. Le philosophe marocain (non, c'est pas une blague) Abdallah Laroui qui reprit ce concept -à l'origine élaboré par Gaston Bachelard- afin d'apporter une réponse à cette lancinante question existentielle qui ronge l'ensemble du monde arabe : pourquoi Cecilia Sarkozy a posé un lapin aux Bush à Kennebunport l'Occident s'est il développé, et pas nous ? L'astucieux Laroui, dans une métaphore d'un rare raffinement, compare le Progrès à un train en marche, et les Arabes à des passagers tentant de resquiller, c'est à dire de sauter dans ledit train en marche - ce qui non seulement est illégal, mais de surcroît extrêmement perilleux. Peuvent pas payer leur billet comme tout le monde ? Mais où va t'on ,je vous le demande. Enfin, je préfère ne pas étaler mes opinions personelles sur ce sujet douloureux... Monsieur Laroui n'arrête pas là son époustouflante analogie: le passager indélicat est flanqué d'un volumineux fourniment, un énorme et pesant bagage qui accroît davantage le caractère hasardeux de son criminel projet et qui représente, dans l'esprit tortueux du sieur Laroui, rien moins que le passé du passager, ses racines, sa culture,son authenticité et la recette du tajine de beuf aux courgettes. Le dilemne que pose cette rocambolesque situation apparaît d'emblée : soit le passager se cramponne à son balluchon, tente de se hisser à bord, échoue et se fait sectionner un membre au passage, soit il laisse là son paquet, et dans un bond digne de Didier l'homme-chien , atterrit triomphalement dans ce train qui le conduira au pays farpait, où les pots de vins n'existent pas et où les péripathéticiennes oeuvrent gratos. Pour ce bon Laroui, l'hésitation n'est pas de mise en pareille circonstance: il faut faire fi (fffichtre!) de son passé embarassant et obsolète , sauter à pieds joins dans le Progrès et effectuer ainsi une rupture épistémologique.
Inutile de préciser ici à mon lectorat fin comme l'ambre que je n'ai pas la moindre parcelle de sympathie pour cette philosophie de vendeur de tongs. Il me parait néanmoins approprié d'appliquer cette expression de rupture épistémologique -malheureusement dans le sens que Laroui lui donne- au changement radical que je m'apprête à vivre. Parce que c'est la fin - des vacances, d'un cycle qui est passé trop vite ,sans jamais vouloir s'ancrer dans le temps .On se frotte et les peaux mortes de vie d'avant tombent .On recommence, à nu ; on se jette dans le tourbillon de cette année nouvelle, et on serre les dents parce qu'on sait que ce sera dur, trop souvent, de tenir le rythme . Cet après-midi, à 16h00 à heures précises, si la RAM le veut bien, je prends l'avion avec 60 kilos de bagages (et sûrement 20 d'excédent) accompagnée d'une mamon-poule direction Paris-la-suprêmement-belle pour entamer ma nouvelle existence de préparationnaire .Les deux années suivantes s'annoncent riches en apprentissages et en expériences nouvelles, aussi tiens-je ici à en conserver la trace. Deux ans dans la peau d'une élève de prépa HEC ... Je ne vous garantis pas une mise à jour très fréquente, le titre du blog (pas la bannière qui ne veut rien dire, le truc en anglais classieux, juste au-dessus) étant assez proche de la réalité en prépa. Il n'y a qu'à voir la liste de taf pour les vacances...Mais je ferais de mon mieux pour vous renseigner de l'intérieur sur cet univers un peu mystérieux et légèrement terrifiant qu'est la prépa. Et puis si je me suicide à la fin, ce blog sera publié et je serais riche et célèbre. Ca me fera une belle jambe depuis mon caveau, mais ma famille touchera les royalties. Et oui, même mort, faut pas perdre le nord.
Le Tertio redonde un peu beaucoup mais il fallait que ce blog se la pète un peu avec une intronisation en bonne et due forme: donc je vous présente mon bébé-blogounet ! Son espérance de vie est de trois ans maxi (et encore, si par malheur je khûbais) c'est un peu macabre !
A plus, gens d'ici et d'ailleurs
Un peu de douceur dans ce monde de brutes :à une autre échelle, ce que je vis ressemble à ça (Bon, j'ai rien d'un caneton ou alors un caneton aux hormones mais c'pas grave)
Canetons descendant d'un arbre
envoyé par Admozo
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