The edge of darkness
Ayé, voici que voilà ma première note en tant que préparationnaire, et j'aime autant vous prévenir qu'elle sera courte. Cette précaution est sûrement inutile étant donné que la longueur d'une note est une caractéristique obvie, m'enfin l'on n'e m'en voudra guère pour ce genre d'incongruités. ( ça, c'est du remplissage) Ce n'est pas les évènements bloggables qui me manquent, ni même l'envie de les partager avec vous, mais un besoin irrépressible de refermer le clapet de l'ordinateur, de m'enfoncer sous les couvertures douillettes de ce lit moelleux depuis lequel -miracle du OuiFi- j'écris ceci, et de sombrer dans ce sommeil sans rêves propre aux gens qu'épuise une fatigue extrême. Mais je ne peux pas , c'est pas mon ordi et encore moins mon lit, mais ceux d'une sympathique copine du foyer, Machine pour ne pas la citer. Souris Machine, tu passes sur mon blogounet, tu es une staaaaaaar (ahem)! Elle me prête gracieusement son matos, pour que je puisse vous déverser mon lot de couneries acyclique. Le foyer est un havre de paix, aucun bruit audible, chacune des pensionnaires étant soit en train de travailler, soit de dormir profondément (sauf machine, et moi donc). Il est une heure du matin, et le contre-coup de ces quatres derniers jours se fait cruellement sentir. Mais qu'as-tu donc enduré qui te laisse dans un tel état de lassitude? me demandez-vous candidement, les yeux grands ouverts et la bouche en coeur.
Et bien, aimable lectorat, outre les quelques désagréments logistiques inhérents à la vie étudiante - auxquels votre obligée n'aura pas échappé (une histoire de culotte virginalement blanche malencontreusement mourrue dans une machine de couleurs qui dégooorgent, je t'esspliquerai) - j'ai eu à subir l'épreuve la plus intellectuellement traumatisante de toute ma jeune existence. A côté de ça mes amis, le baccalauréat c'est -si vous me passez l'expression- du pipi de chien. Il a fallu que je tombe sur la seule classe prépa de France et de Navarre qui se permette ce genre de pratiques douteuses. Pas étonnant qu'elle soit hors contrat avec l'Etat ! Quel gouvernement pourrait cautionner les atrocités commises contre de jeunes adultes (arf) aux cervelets encore aussi fragiles que des fontanelles de nourissons ? Mais insidezeprepa, le blog qui vous dit tout sur la prépa saisissant son courage à deux mains , lève le voile de l'hypocrisie collective sur... les concours blancs zéro ! Oui oui, cher lecteur, tu n'es pas soudainement devenu myope (à moins que tu ne voies que du noir et là, il est impératif de consulter au plus vite un garagiste), un concours blanc zéro. Laisse moi t'en expliquer chaque détail, tu verras le comble du raffinement dans l'horreur dont est capable un esprit humain.
Avant tout, il peut-être utile de savoir que le concours blanc zéro, comme son nom l'indique aux plus futés d'entre vous, n'est pas pris en compte pour le passage en deuxième année. Il s'agit en théorie d'une manière de test pour jauger nos connaissances ou - dans mon cas- de la profondeur de notre abyssale ignorance dans toutes les matières enseignées en prépa HEC voie économique. En réalité, il est savamment élaboré de façon à ce que tout le monde se plante en beauté et se prenne, dans le lexique de prépa, une tôlle. Je ne garantis pas la correction de l'orthographe de ce mot, les préparationnaires n'étant guère plus préservés des ravages du langage MSN/SMS que le reste de la population des...moins de quarante ans. A part qu'ils ont cette curieuse habitude de mettre des chapeaux chinois sur tous les mots . Bien entendu, un ou deux prépas s'en tireront honorablement, voire auront jusqu'à 10 points de plus que la populace de la classe (qui plafonne à 3 partout). En prépa aussi, il y a des extraterrestres. Et eux ce n'est pas à de la gnognote catégorie Alf qu'ils ressemblent mais aux mignonnes petites choses dans Alien ,nous en reparlerons dans une note ultérieure.
Ces quatres premiers jours de prépa m'ont fait penser au film Hostel, de Tarantino. La première matinée était géniale , comme dans le tout début du film: le héros (moi) arrive dans un hotel (PREPASUP) au fin fond d'un patelin de Slovaquie (mouais,l'analogie a ses limites :définitivement pas Paris-la-suprêmement-belle). Il rencontre un tas de gens qui ont l'air sympatôches (mes condisiples), dont quelques nanas bombesques (on transpose en garçons, ça fait...) avec qui il s'envoie joyeusement en l'air (euh, ça on a pas fait). Mais après, tout se détèriore singulièrement. Il se retrouve enfermé dans une endroit vachement glauque (les salles de cours reconverties en salles d'exam), et on lui fait subir tout un tas de tortures très douloureuses, comme se faire couper un doigt (équivalent à une disserte d'économie), se faire énucléer (une version ) et caetera . Enfin, tout celà est bien sanglant.
Voilà le détail des éprouvantes épreuves :
Analyse Economique et Historique des Sociétés Contemporaines(à quelques nuance près, le nouveau nom de l'économie) (tu comprendras, ami lecteur, pourquoi nous autres, les prépas, avons coutûme de raccourcir le nom de cette discipline, et de nous en tenir affectueusement aux intiales AEHSC, voire AEH tout court, pour y référer dans la conversation): dissertation sur le sujet suivant : "Toute crise économique est-elle une crise de l'analyse économique ?". Mine de rien, c'est quand même le sujet qui est tombé à l'ESSEC en 1998. C'est placer la barre un peu haut pour une toute première dissertation d'économie, vous ne trouvez pas ? Ma note, si le prof est d'humeur magnanime (et apparament ce n'est pas souvent le cas, oscillera entre zéro et un. Sans exagération. Je n'avais aucune assise théorique, n'ai évoqué aucun économiste, ai vaguement fait allusion à la crise de 29 alors qu'apparament c'était crucial. 'Fin bref, qu'ils aillent se faire foutre, j'avais jamais fait d'éco avant alors merde .
Mathémathiques : Là c'était moins la cata. Tu m'aurais donné le sujet en juin dans l'immédiat après-bac, j'aurais eu 20 , mais là j'ai un peu rouillé. Enfin on verra, mais pas terrible terrible.
Arabe : oui, c'est ma LV1. Au début, je me disais "mais putain qu'est-ce qui t'as pris de pas mettre anglais en LV1, t'es une quiche en arabe, tu vas te faire ramasser". Finalement, j'étais bien contente, parce que le sujet de LV1 anglais était corsé, alors que celui d'arabe, n'importe qui de ma classe d'OIB de l'an dernier l'aurait réussi haut la main. Bon moi, comme j'étais assez nulle, j'estime m'en être tiré honorablement. On verra bien. Au fait, je vous dis ce qu'il y avait dans le sujet. D'abord, thème-version en deux heures. Il fallait traduire en arabe des phrases que tu vois direct que c'est un Arabe qui les a écrites :"Qu'il le veuille ou non, Bush sera obligé de se retirer d'Irak" et d'autres, plus énigmatiques :"Ces rumeurs infondées ont provoqué une tempête dans un verre d'eau". Je ne connaissais même pas l'expression en français, alors. Puis ensuite il fallait traduire en français un article de presse qui parlait du fait que l'écosystème mondial était menacé par le rythme effréné de la consommation des ressources. Enfin c'est ce que j'ai compris. Après, on a encore eu 2 heures (ouai, tout se fait en 4heures) où il fallait contracter un texte, disserter sur l'agriculture dans les pays arabes et sur l'agriculture biologique.
Culture G : Dissertation sur "Pourquoi a-t-on besoin de temps pour penser ?" J'ai passé ça se matin.
Après, pour me changer les idées, je suis allée regarder Ratatouille, que c'est un super bon film, très bien it et tout mignon. Après je suis allée chez mon oncle manger une raclette crô bonne, mais ça on s'en fout.
J'espère sincèrement que vous comprenez pourquoi je suis sur les genous et que je ne peux pas en dire davantage pour l'instant. En plus, j'aurais des notes ca-ta-strophiques, donc ,et j'ai beau me dire qu'il ne faut pas se baser là-dessus pour la suite, je ne suis pas extraordinairement jouasse, même si ça va .
A plus, gens d'ici et d'ailleurs
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